Maman à Lyon - Activités enfant et ados
14 Octobre 2022
Graffiti, tag, street art... l'art de rue s'expose à l'Hôtel de Ville de Paris, c'est "Capitale(s) 60 ans d'art urbain à Paris"
Capitale(s) 60 ans d'art urbain, c'est la nouvelle expo gratuite à découvrir à l'Hôtel de Ville de Paris. Cette exposition restera visible 4 mois et s'accompagne de nombreuses animations : des visites et ateliers pour petits et grands, une programmation hors les murs avec de nouvelles fresques réalisées...
C'est une exposition que je qualifierai d'historique. Pour la première fois en France et dans un lieu aussi symbolique, l'exposition retrace le développement du mouvement graffiti - street art - art urbain depuis ses débuts et montre l'importance de la scène parisienne.
Cette exposition gratuite, accessible sur réservation uniquement, ravira petits et grands, novices comme connaisseurs, avec un contenu riche permettant différents niveaux de lecture.
Voilà le texte qui introduit la visite et que j'ai trouvé parfait :
"L'art s'est approprié depuis quelques décennies le plus grand musée du monde : la RUE. Entre incarnation de la liberté d'expression et prise de conscience sociétale, une nouvelle génération d'artistes a investi l'espace public, provoquant une véritable révolution visuelle.
L'art urbain interroge, comme ont pu le faire les impressionnistes ou les cubistes jadis. D'aucuns ont du mal à y voir de l'Art. Et pourtant, il s'agit de la forme artistique la plus importante du XXIe siècle. L'histoire de l'art est en marche sous nos yeux, en particulier à Paris, l'une des scènes les plus importantes de ce mouvement artistique."
Commissariat d'exposition : Magda Danysz, Elise Herszkowicz, Nicolas Laugero Lasserre et Marko93.
Oeuvre de Psyckoze, connu en particulier pour son travail dans les catacombes de Paris dont il est un fervent explorateur... et défenseur !
Ce ne sont pas moins de 70 artistes qui sont présentés dans cette exposition, avec une 30aine d'oeuvres réalisées in situ et des pièces de collection rares.
Villeglé / Zlotykamien / Ernest Pignon-Ernest / Surface Active / Captain Fluo / Edmond Marie Rouffet / Blek le Rat / Miss.Tic / Vive La Peinture / Speedy Graphito / Jean Faucheur / Mesnager / Mosko / Jef Aérosol / Bando / Ash / Jay0ne / SKKI / Keith Haring / Mambo / Nasty / Slice / Psyckoze / Lokiss / Shoe / Futura / A-One / Rammellzee / Jon0ne / André / Zevs / Dize / Invader / Shepard Fairey / JR / Vhils / Swoon / Banksy / C215 / L’Atlas / YZ / Seth / Tarek Benaoum / El Seed / Ludo / Rero / Dran / O’Clock / Tanc / Lek / Sowat / Cristobal Diaz / Philippe Baudelocque / Levalet / Madame / Kashink / Vision / Pest / Greky / Sébastien Preschoux / Romain Froquet / Kraken / 9eme Concept / Les Francs Colleurs.
Des plaques émaillées du métro parisien par Nasty dont on avait adoré la salle au MAUSA Vauban.
L'exposition remonte aux années 60-70 avec les précurseurs comme Jacques Villeglé (à qui Lek & Sowat ont rendu un hommage dans le Tunnel des Tuileries), Ernest Pignon-Ernest ou Zlotykamien, les premiers qui ont ouvert la voie du graffiti à Paris.
Dans les années 80, les murs de Paris deviennent "la plus grande galerie d'Europe" avec des artistes comme Blek le Rat, Mosko, Miss Tic, Jef Aerosol, Jérôme Mesnager...
L'année 1982 marque un tournant historique avec le rôle clé de Bando qui a fait traverser l'Atlantique au mouvement du graffiti new yorkais. Les premiers crews français voient le jour (un mur est d'ailleurs dédié aux crews dans l'expo). Les graffeurs parisiens s'emparent des palissades du Louvre, des Quais de Seine, du terrain de Stalingrad et de tous les moyens de transports (camions, trains, métros). On peut d'ailleurs visionner dans l'expo le documentaire WRITERS "20 ans de Graffiti à Paris 1983 2003".
L'exposition revient aussi sur l'évènement qui a défrayé la chronique : le 1er mai 1991, des graffeurs vandalisaient la station de métro parisien Louvre-Rivoli. Le graffiti parisien faisait alors une entrée fracassante au jourbnal TV de 20 heures et, pour la première fois, des tagueurs furent emprisonnés. point culminant de plusieurs années de bataille sans merci entre la RATP et les “writers”...
Bando introduit le graffiti new yorkais à Paris, le talent se mesure alors à l'ardeur et au style donnés à l'écriture de son pseudonyme.
Si le mouvement est essentiellement dans la rue, l'exposition présente tout de même des documents rares du quotidien des graffeurs dans les années 80-90 : sketch book, amendes...
Et justement, ces sketchs -ici ASH et BANDO- font bien prendre conscience (si on ne le savait pas encore !) du travail artistique préparatoire ! ASH est un artiste français né en 1968. Il commence à faire des graffitis en 1983 avec le groupe mythique des années 1980, les BBC (Bad Boy Crew). Il peint alors avex JAY ONE et SKKI les palissades du Louvre et le terrain vague de Stalingrad, devenu à l'époque un des temples du graffiti en Europe et dans le monde.
Si vous demandez à mon fils quel est le principal intérêt de cette exposition, sans hésiter, mon petit chasseur d'Invader vous parlera de la carte géante des 1475 Invaders placés dans Paris qui est présentée dans l'exposition. C'est une grande première !
Le street artiste mondialement connu Invader revient sur 24 ans d'invasion parisienne en dévoilant pour la première fois la carte complète des Invaders placés à Paris !
Invader a d'ailleurs glissé dans l'espace d'exposition deux de ses célèbres mosaïques que l'on peut flasher avec l'application gratuite Flash Invader et qui rapportent 20 points chacune !
L'exposition consacre évidemment une partie au projet du boulevard Paris 13 initié par Jérôme Coumet, maire du 13e arrondissement, et Medhi Ben Cheikh, fondateur de la galerie Itinerrance, qui ont réussi à transformer le bouevard Vincent Auriol et ses alentours en musée street art à ciel ouvert. Un musée qu'on peut même "visiter" depuis les fenêtres du métro aérien de la ligne 6 ! Enfin je vous recommande aussi de le visiter à pied, nous avions adoré notre balade street art dans le 13e.
Une oeuvre de Shepard Fairey (on avait adoré la rétroscpective de ses 30 ans de carrière), qu'on peut retrouver dans le musée à ciel ouvert du Boulevard Paris 13.
Les connaisseurs se délecteront eux de l'espace dédié au projet d'art contextuel de Lek & Sowat qui ont investi il y a 10 ans un centre commercial parisien abandonné du 19e. Un film retrace la prise de possession de ces murs vierges par les deux artistes et 26 autres artistes invités.
De nombreux objets récoltés sur place, et même de la terre sont exposés.
Si le sujet vous intéresse, je vous conseille en complément le livre Le Mausolée, résidence artistique sauvage de Lek & Sowat aux Editions Alternatives.
Autre activité qui plaira aux enfants et ados : la chasse aux indices en « Réalité Augmentée ». En flashant les QR codes à scanner au cours de l'exposition, on débloque des filtres instagram qui révèlent les clés cachées virtuellement dans 3 oeuvres de l'exposition.
Même s'il faut surtout regarder les murs de l'expo, ne manquez pas à vos pieds les QR codes à scanner au cours de l'exposition...
Une fois les 3 clés récoltées, on accède virtuellement à une pièce secrète de l’exposition : « Le cinquième mur ». Là, on découvre 3 œuvres entièrement virtuelles de Kashink, Kraken et Madame qu'on ne peut pas voir autrement. Vive la technologie au service de l'art !
Cette exposition met aussi en lumière le manque d'archives de ce mouvement, qui n'est pas conservé par les musées. Et pourtant, cet art -le plus prolifique de notre époque- le mérite amplement !
Alors, j'ai adoré découvrir le concept original de la graffbox : 1 marqueur + 1 calque + 1 caméra pour immortaliser les techniques des graffeurs.
C'est en 2015 que Cristobal Diaz @cristo_liquide imagine ce dispositif de prise de vue original qui lui permet de capter le geste graffiti. Depuis lors, il archive précieusement la variété de cette calligraphie urbaine et nous en livre un bel aperçu dans l'exposition !
A découvrir plus en détails sur graffbox.com .
Des ateliers pour les enfants :
Cette exposition montre à la fois des techniques et des styles variés. C'est d'une telle richesse que cela amène le visiteur à s'interroger pourquoi cette forme d'art n'a pas encore sa place dans les musées ? Oeuvre de Philippe Baudelocque.
Vous pouvez avoir un aperçu en vidéo ici sur mon compte instagram @doyoustreetart et tout est épinglé sur Pinterest dans mon tableau street art.
Un bel espace librairie dédié à l'art urbain est proposé sur place avec notamment le catalogue de l'exposition Capitale(s): 60 ans d'art urbain à Paris publié aux éditions Alternatives.
Et oui, à Paris, il y a des chouettes sorties gratuites à faire avec les enfants ! En voici d'autres autour de l'art urbain, testées et approuvées en famille :
Un grand merci pour l'invitation et la visite en avant-première !
Blog d'une maman de 3 enfants à Lyon (la Miss 18 ans, l'ado 16 ans et P'tit Lucky 12 ans). Nos bons plans de parents : idées de sorties, jeux, activités créatives, voyages... En général, j'accumule les pas-de-bol d'où le titre de ce blog... pour conjurer le sort !
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