Maman à Lyon - Activités enfant et ados
9 Juillet 2022
J'ai profité de mon dernier passage à Paris pour aller voir l'exposition "The World of Banksy : The Immersive Experience", qui se présente comme une exposition permanente, consacrée au mystérieux street artiste anglais mondialement connu.
Si l'artiste lui-même n'a pas contribué à l'exposition, on y découvre près de 100 de ses œuvres réparties sur 1200 m² : des oeuvres originales et des reproductions sur les murs faites par d'autres street-artistes restés anonymes.
Cette oeuvre réaisée en 2011 s'inspire des mots d'Emma Goldman lors d'une campagne en faveur du vote des femmes au début du XXe siècle : “If voting ever changed anything, it would be illegal” (si voter changeait quelque chose, alors cela serait illégal)
L'exposition présente les oeuvres les plus connues de Banksy, réalisées dans les rues de Londres, New York, Bethléem et Paris.
Un peu comme l'américain Obey giant, l'anglais Banksy produit des oeuvres engagées politiquement et socialement, à la fois drôles, impactantes et incisives. Dans un monde où nous sommes bombardés de messages publicitaires, l'artiste exploite l'espace public pour jouer le rôle d'un agitateur de conscience.
Il y a quelques temps, j'avais dévoré le livre Banksy guerre et spray paru aux éditions Alternatives, qui est le seul livre où le mystérieux Banksy se confie (c'est la traduction française du livre anglais "Wall and Piece"). C'est une lecture passionnante que je vous recommande chaudement que vous alliez voir ou non l'exposition !
J'avais adoré les anecdotes racontées avec humour par l'artiste, comme notamment ce qui l'a amené à utiliser le pochoir (la vitesse de réalisation en raison de sa lenteur à la bombe) ou des histoires rocambolesques de ses réalisations illégales dans les rues et les musées.
Certaines de ses phrases ont d'ailleurs été reproduites en début d'exposition. Prenez le temps de les lire, elles donnent le ton de cet artiste bourré d'humour !
Une de mes citations préférées : "C'est vraiment frustrant de voir que les seuls personnes à disposer de bonnes photos de votre travail sont les employés du bureau de police.
Cette lecture m'avait donné envie de me confronter avec ses graffs à taille réelle, et comme on en croise peu dans les rues, l'installation The World of Banksy : The Immersive Experience est une manière alternative d'expérimenter ce face-à-face avec le travail de l'artiste dans la rue.
«Well Hung Lover» (L’Amoureux bien accroché) ou «Naked Man Hanging From Window» (Homme nu suspendu à la fenêtre) sont les titres donnés à cette fresque réalisée par Banksy sur le mur d'un centre de santé sexuelle en juin 2006 à Bristol. Après un vote des habitants où 93% se prononcent pour garder l'oeuvre, elle devient la première œuvre d'art de rue légale au Royaume-Uni.
L'exposition présente des œuvres originales de Banksy, des toiles et des lithographiques sous cadre, issues de collections privées.comme le "Gangsta Rat" mais aussi le "Consumer Jesus" ou encore le "Toxic Mary" détournant intelligemment la religion.
C'est sans doute l’œuvre la plus emblématique de Banksy. Réalisée dans la rue en 2002 à Londres, derrière «Girl with Balloon» (Petite fille au ballon) figurait un message à la craie «There is Always Hope» (Il y a toujours de l'espoir). C'est cette oeuvre qui en 2018, adjugée à plus d'un million de dollars lors d'une vente aux enchères, a été déchiquetée par un mécanisme d'autodestruction. Banksy l'a renommée depuis «Love is in the Bin» (L'amour est dans la poubelle).
Le rat est très présent dans l'oeuvre de Banksy et il déclare à leur sujet : "Ils existent sans permission. Ils sont détestés, chassés et persécutés. Ils vivent tranquilles dans le désespoir empli de crasse. Et pourtant ils sont capables de mettre à genoux des civilisations entières."
Mais selon moi, le principal intérêt de cette exposition, ce sont les reproductions de peintures murales de Banksy, réalisées in situ par une dizaine de street-artistes graffeurs dans un espace d'exposition à l'allure underground.
Si le mystérieux Banksy n'a pas pris part lui-même au montage de l'exposition, les street artistes qui ont reproduit ses oeuvres ont travaillé pendant un mois, de jour comme de nuit.
Le résultat est bluffant : ils ont ainsi recréé, à taille réelle, les oeuvres les plus connues sur les murs de l'Espace Lafayette-Drouot, en les mettant en scène dans les moindres recoins, comme un artiste exploite la rue.
L'hommage réalisé par Banksy aux victimes et survivants du Bataclan avec ce portait The Young Sad Girl (la jeune fille triste) réalisé sur la porte de secours du Bataclan (qui avait été volée, puis retrouvée en Italie et restituée).
Autre oeuvre réalisée à Paris en 2018 : une petite fille recouvrant une croix gammée. Au total ce sont 9 oeuvres qui ont été réalisées par Banksy à Paris en 2018.
En dehors de l'Angleterre, c'est aux Etats-Unis que l'artiste a été le plus prolifique et les sujets de moqueries de la société américaine sont nombreux. "Je suis sorti du lit", oeuvre réalisée à Los Angeles en 2002.
«Slave Labour» (Travail d'esclave) œuvre réalisée en 2012 à Londres pour dénoncer le travail des enfants mais aussi peut-être se moquer des préparatifs du Jubilé de diamant de la Reine.
Cette exposition où on peut se tenir face à des reproductions à taille réelle est l'occasion de ressentir ce qu'on pourrait éprouver si on avait la chance de croiser ses oeuvres dans la rue. C'est surtout cela qui m'a plu et justifie le prix élevé de l'expérience (14€).
Les cartels pourraient être plus développés : l'exposition ne permet pas toujours de comprendre le contexte de ces oeuvres impactantes qu’engagées. Mais finalement dans la rue, on ne les pas toujours non plus !
C'est mis en scène pour nous donner l'impression qu'on se promène dans les rues de Londres, New York, Bethléem, Bristol (dont serait originaire Banksy) et Paris. Ainsi, pour nous faire oublier que nous sommes dans une exposition, sont diffusées des bandes sonores de sirènes de police dans l'espace New-York ou des bourdonnements d'hélicoptères à Bethléem. C'est un peu pénible au bout d'une heure mais ça justifie le titre "The immersive experience" de l'expo !
Si cette exposition recrée l'expérience des oeuvres rencontrées dans la rue, le fait qu'elle soit montée sans la contribution de l'artiste ne donne pas la proximité qu'on pourrait attendre d'une exposition solo. C'est pourquoi je vous recommande vraiment la lecture du livre Banksy guerre et spray en amont, pour avoir déja un aperçu du caractère et de la carrière de l'artiste.
Le "no ball games" de Banksy dénonce le sur contrôle de l'Etat qui règlemente des choses simples et innocentes comme le seraient un jeu de ballon d'enfants.
«Sweeping it under the Carpet» (Balayez-le sous le tapis), oeuvre réalisée à Londres en 2006. Dans une interview Banksy aurait déclaré au sujet de cette oeuvre : «A une époque sombre et reculée, seuls les papes et les princes disposaient de l'argent nécessaire pour se faire immortaliser en peinture. Ceci est le portrait d'une femme de chambre appelée Leanne, qui a nettoyé ma chambre, dans un motel, à Los Angeles. C'était une femme au fort caractère»
«Season's Greetings» (Joyeuses Fêtes). On pourrait croire que l'enfant à côté de la luge tire la langue pour attraper des flocons de neige, mais en fait ce sont les cendres issues d'une poubelle en feu de l'autre côté du mur. Oeuvre de 2018 réalisée au Pays de Galles.
"Christ with shopping bas" (Le Christ avec des sacs de courses) dénonce la société de consommation et le fait que Noël est devenu une date phare de l'hystérie consumériste.
The World of Banksy : The Immersive Experience 44 Rue du Faubourg Montmartre, 75009 Paris. A découvrir jusqu'au 31 décembre 2022.
Blog d'une maman de 3 enfants à Lyon (la Miss 18 ans, l'ado 16 ans et P'tit Lucky 12 ans). Nos bons plans de parents : idées de sorties, jeux, activités créatives, voyages... En général, j'accumule les pas-de-bol d'où le titre de ce blog... pour conjurer le sort !
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