Images fantômes d'Elizabeth Hand : quand la photo d'art devient folie

Inclassable. Déroutant. Mais plutôt prenant et bien écrit.

C'est ainsi que je pourrais résumer Images fantômes, le dernier roman des Editions Super 8 que j'aime pour leurs titres différents (SUJET 375, Le monde caché d'Axton House et Le Contrat Salinger).

Cassandra Neary est une drôle d'anti-héroïne : une espèce de loque humaine qui vivote, en dormant depuis vingt ans sur une planche au-dessus d'une baignoire, aime boire et consommer de la drogue, peut être violente et se contente d'un travail alimentaire à la réserve d'une librairie.

Elle a pourtant connu son quart d'heure de gloire en éditant un livre de photos underground : son truc c'était de prendre en photo les camés tout juste morts.

Depuis 20 ans elle n'a plus rien fait, même si elle reste passionnée par la photo, toujours argentique car elle refuse obstinément de passer au numérique.

Et voilà qu'un ami lui confie un boulot : aller interviewer Aphrodite Kamestos, photographe culte des années 60, vivant recluse sur une île inquiétante au large du Maine.

Cass voue une telle admiration au travail d'Aphrodite qu'elle ne peut refuser et s'embarque pour un drôle de voyage, qui se révèle de plus en plus inquiétant, avec de mystérieuses disparitions de jeunes gens.

Au fil des heures passées sur l'île, Cass met à jour, au péril de sa vie, l'horrible -mais à ses yeux magnifique- travail artistique réalisé par Denny, l'ex-compagnon d'Aphrodite, expliquant toutes ces disparitions de jeunes gens...

Un livre à l'imagination férocément débridée, parfois un peu glauque et qui fait froid dans le dos !

reçu en service de presse