Maman à Lyon - Activités enfant et ados
14 Novembre 2013
Depuis que je connais la règle des 3-6-9-12 (comprendre pas de télé avant 3 ans, pas de console avant 6 ans, pas d'internet avant 9 ans, pas de réseaux sociaux avant 12 ans), j'ai essayé de la prendre comme repère. Cela ne veut pas dire que je l'ai suivie au pied de la lettre, mais cela m'a conforté dans l'idée de ne pas aller trop vite vers les écrans et d'en faire une consommation modérée.
Il faut dire que j'ai été élevée dans une culture de la télé-rareté et du livre-roi. J'en ai gardé l'idée qu'il ne fallait pas en priver les enfants mais au contraire les laisser découvrir ce dont leurs copains parlent, tout en les incitant à toujours trouver mieux à faire.
J'ai donc abordé sans crainte la lecture du livre de Serge Tisseron, l'inventeur de la règle des 3-6-9-12, Apprivoiser les écrans et grandir. Et si je vous en parle, c'est que j'ai trouvé ce livre intéressant et pas trop culpabilisant. A mon avis, ça vaut le coup de le lire, quelque soit son approche des écrans, juste pour information.
Une des premières idées qui m'a beaucoup plu, c'est de dire qu'avant les écrans, ce sont les livres qui ont constitué la bête noire des pédagogues. En 1821 on écrivait : "La fièvre de la lecture est une curiosité sans bornes, qui vise à satisfaire momentanément son propre esprit oisif....On se complaît dans cette oisiveté de l'esprit." Comme quoi chaque siècle a sa bête noire !
Ce que l'auteur explique et qui se comprend assez facilement, c'est que les enfants ne font que copier l'attitude de leurs parents envers les écrans. Et que donc si on veut que les enfants consomment moins d'écrans, il faut d'abord que les parents montrent l'exemple. Cela s'accompagne d'un couplet peut-être un peu trop excessif sur le fait que les adultes se complaisent dans les écrans pour fuir la dureté de la réalité. Mais il y a des idées intéressantes.
Un passage que j'ai aimé lire : quand il explique aussi le pourquoi du comment de la règle du 3, 6, 9, 12 en fonction des capacités et du stade de développement de l'enfant, on comprend que cela ne sort pas d'un chapeau.
"De la même façon qu'il existe des règles pour l'introduction des laitages, des légumes et des viandes dans l'alimentation d'un enfant, il est possible de concevoir une diététique des écrans, afin d'apprendre à les utiliser correctement, exactement comme on apprend à se nourrir."
J'ai été carrément étonnée de la position de l'auteur plutôt favorable vis-à-vis de Facebook, qui démonte tout ce qu'on peut penser de négatif pour les enfants à ce sujet. Il expose au contraire que Facebook est un moyen pour rester en contact avec ses amis, chose ultra-importante à l'adolescence. Mais comme dans toute son approche, l'auteur encourage les parents à accompagner l'enfant dans sa consommation des réseaux sociaux pour bien lui en faire saisir les dangers. (cela ne nous viendrait pas à l'idée de mettre notre enfant au volant d'une voiture sans qu'il ait appris à conduire, c'est un peu l'idée de lui faire passer un permis internet avant de surfer).
Il pointe en particulier le fait que sur les réseaux sociaux "il y a une mise en scène de soi", on a tendance à montrer le meilleur de sa vie -et surtout à cet âge-là où on a envie d'être populaire-. Des adolescents fragiles qui n'auraient pas conscience de cela pourraient perdre leur estime d'eux-même et déprimer.
C'est cette partie du livre traitant de l'enfant et des réseaux sociaux que j'ai d'ailleurs trouvée la plus intéressante. J'adore ce passage :
"Beaucoup de parents seraient surpris de voir qu'ils existent sur Facebook sans jamais y être allés, tout simplement parce que leur enfant y a mis une photo d'eux et pas forcément celle qu'ils auraient choisie : ma mère en maillot de bain... On ne peut guère le condamner sans rappeler d'abord aux parents qu'ils ne devraient mettre l'image de leur enfant sur internet sans lui avoir demandé son avis."
L'auteur aborde ainsi la question du droit à l'image de l'enfant qui doit selon lui être expliqué à l'enfant dès l'âge de 8 ans.
Il y traite de questions que tous les parents pourront se poser un jour ou l'autre comme "Faut-il être ami avec son enfant sur Facebook ?" et insiste sur le fait d'expliquer bien en amont ce que sont les différents services proposés sur internet. Il propose notamment des "exercices" pour faire comprendre à l'enfant que tout ce qui est mis sur internet peut tomber dans le domaine public, y rester éternellement et n'est pas forcément vrai.
Un résumé de la règle des 3-6-9-12 en affiche téléchargeable ici.
Blog d'une maman de 3 enfants à Lyon (la Miss 18 ans, l'ado 16 ans et P'tit Lucky 12 ans). Nos bons plans de parents : idées de sorties, jeux, activités créatives, voyages... En général, j'accumule les pas-de-bol d'où le titre de ce blog... pour conjurer le sort !
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