A l'heure où parle la rose, roman émouvant

A l'heure où parle la rose de Muriel Lecou Sauvaire aux éditions Pygmalion est un roman déroutant, énigmatique, poétique, inquiétant, puis émouvant.

C'est l'histoire de Marianne, une mère dont l'enfant, la petite Rose alors âgée de 12 ans, a disparu brutalement et mystérieusement, et dont elle n'arrive pas faire le deuil 10 ans après, lorsqu'elle revient dans la maison de famille où cela s'est passé.

« La lourde porte en bois s'entrebâille dans un grincement. Aveuglée par l'intense luminosité, je mets mon bras en visière. À quelques mètres, une silhouette floue, de dos. Je descends à tâtons les marches du perron, les graviers crissent à chacun de mes pas comme un gong mal accordé. Elle se retourne, s'approche... » Marianne est de retour à Lumiès, dans la maison familiale. Depuis la disparition mystérieuse de sa fille, dix ans plus tôt, elle n y avait pas remis les pieds. Pourtant, elle savait qu'elle y serait contrainte un jour ou l'autre... Elle découvre alors qu'une jeune femme étrange a entretenu le jardin laissé à l'abandon. Mais qui est-elle donc ? Telle Alice désorientée au pays des merveilles, Marianne va cheminer aux côtés de ce singulier personnage. Que découvrira-t-elle sur sa terre natale ?

Pendant les 3/4 du roman, on est complètement dans le flou. Le retour de Marianne dans sa maison de famille 10 ans après la disparition de sa fille s'accompagne de rencontres mystérieuses, à la limite du surnaturel parfois ; on a bien du mal à cerner les personnages et démêler ce qui relève de la réalité et du pouvoir de la pensée et des souvenirs.

Et puis, dans la dernière partie tout s'éclaire, on comprend pourquoi l'auteur nous a ainsi "malmené" dans toutes les pages qui précèdent. C'est pour mieux nous faire ressentir la détresse d'une mère suite à la disparition de son enfant, sa difficulté à faire son deuil et aller de l'avant, et cela, même si elle a toujours un mari et deux autres enfants qui ont besoin d'elle.

Un roman terriblement émouvant qui parlera à tous les parents : on comprend forcément les réactions de Marianne, car on ne peut, nous-mêmes, imaginer quelle forme prendrait notre désespoir face à telle situation.

reçu en service de presse