Best-sellers or not ?

Comment choisir ses lectures ?

Personnellement, j'aime passer du temps dans les librairies, ne pas me limiter aux "têtes de gondoles" avec les best-sellers du moment.

Comme au marché, je n'hésite pas à m'enfoncer dans les allées en scrutant les étals, je me laisse happer par les visuels des couvertures à droite, à gauche, j'aime aussi m'arrêter sur les petites pancartes "coup de coeur du libraire", glissées ça et là.

Souvent, c'est le titre qui m'accroche le plus, alors je saisis le livre et lis sa quatrième de couverture, et si elle m'inspire je peux repartir avec cette lecture toute fraîche sous le bras, même si je n'ai jamais entendu parler de l'auteur.

Et je dois dire que ce mode de fonctionnement m'a toujours plutôt réussi.

Pour autant, je trouve ça compliqué de me passer des best-sellers, c'est un peu vivre hors de son époque, comme ne pas connaître les tubes du moment ou ne jamais aller au ciné.

A vrai dire, je n'ai rien contre les best-sellers, ça se lit plutôt bien et certains ont même été de vrais coup de coeur. Ce que je leur reproche en général ? Souvent ces best-sellers ont un goût de trop peu pour moi, en terme d'écriture, d'histoire... mais je les lis quand même histoire de ne pas passer à côté d'une vraie révélation !

Après l'avoir vu 6 mois en tête des ventes, j'ai donc lu La Fille du train de Paula Hawkins, le polar encensé par tous, même Stephen King, figurant dans les 15 livres les plus lus de 2015.

Oui c'était pas mal, mais très honnêtement, dans la même catégorie, j'ai largement préféré Le Festin des fauves de Dominique Maisons*, riche en suspens et en rebondissements, même si les personnages sont parfois un peu caricaturaux.

A force de le voir partout, j'ai aussi cédé au charme discret de l'intestin : Tout sur un organe mal aimé ! Et je dois dire que c'est un livre vraiment original, un petit cours de biologie vulgarisé avec humour, parfait pour briller en société (et faire marrer des enfants avec la meilleure position pour faire caca ou la typologique des crottes, le tout illustré !).

C'est parfois bien aussi de dépasser ses préjugés. Je n'aime pas trop les nouvelles, je vous en avais parlé au sujet de Delerm, qui a pourtant une écriture brillante.

Et bien, j'ai vraiment adoré les nouvelles de Macadam par Jean-Paul Didierlaurent. Chacune d'entre elles est un petit bijou d'écriture mais aussi, à chaque fois, une histoire prenante, tantôt sombre, tantôt joyeuse, et souvent avec plein d'humour !

Mais parfois je tombe vraiment à côté de la plaque. Je vais jusqu'au bout (il est très rare que je ne termine pas un livre, ça m'est peut-être arrivé 2 fois dans ma vie) mais en ayant hâte de pouvoir en découvrir un qui me passionne davantage...

La 4^e de couverture de Les enfants qui mentent n'iront pas au paradis de Nicolas Rey* m'avait pourtant inspirée. Mais au fil des pages, je n'ai pas du tout accroché aux tourments de Gabriel, écrivain quadra fauché, sortant tout juste d'une rupture amoureuse. Il devient irrésistiblement attiré par le sexe avec Catherine, l'institutrice de son fils, bien qu'il désapprouve totalement son appartenance au Parti National…

Idem pour Un jeune homme superflu de Romain Monnery*, c'est bien construit, c'est écrit avec humour, il y a des phrases vraiment drôles sur la colocation, le passage à l'âge adulte, la séduction... comme le souligne la 4^e de couverture.

"L'âge adulte, c'est ce club à la mode où tout le monde arrive à rentrer sauf toi."

"La colocation, c'est comme une pizza. Sur le papier, ça s'annonce délicieux."

Et j'ai particulièrement aimé les jeux de mots des titres de chaque chapitre. Mais j'ai eu du mal avec le fond de l'histoire de ce jeune homme fainéant qui progressivement se laisse glisser vers l'immobilisme et la dépression.

Et vous, comment choisissez-vous vos lectures ?

* livres reçus en service de presse