Autour du Couvent de La Tourette, par Le Corbusier

Cela fait des lustres que j'ai envie de visiter ce fameux couvent de La Tourette, réalisé par Le Corbusier en 1957 et qui est à peine à 30 km de Lyon.

En passionnée d'architecture, difficile de ne pas avoir envie de découvrir cette réalisation intrigante, dont la modernité m'a semblé encore d'actualité plus de 50 ans après.

Pourtant ce dimanche-là en arrivant pile à l'heure pour la visite guidée, on a rencontré un petit obstacle propre à notre vie de parents : les enfants s'étaient endormis dans la voiture (peut-être les 2h de rando avant y étaient pour quelquechose ?!)...

On a donc remis la visite à une autre fois, mais je n'ai pas résisté à déjà m'imprégner des extérieurs... si déroutants.

J'adore cet arbre qui sort du cadre et je me plais à penser que quand le cadre a été bâti, c'était encore un arbuste qui était centré pile dedans ?

Ce couvent, toujours en activité, a été commandé à Le Corbusier par les frères Dominicains eux-mêmes.

Le Corbusier, fidèle à son approche fonctionnelle de l'architecture, leur a dessiné ce bâtiment avec une architecture inédite, pensée pour être la plus adaptée à la vie religieuse, faite de moments collectifs, de moments individuels et de prière.

Ainsi le bâtiment présente des volumes et des ambiances différentes selon leurs fonctions : habiter, étudier et prier.

Par exemple, ces étonnants caches devant les fenêtres visent à éliminer les distractions extérieures potentielles, pour que les Dominicains soient le plus à même de rester concentrés dans leur méditation...

Une fenêtre pas tout à fait ouverte sur le monde...

Vu l'amour de Le Corbusier pour le béton armé, on n'est pas surpris par le choix des matériaux : le verre et le béton, qui tranchent avec les aspirations écolos de notre époque où on pense davantage bois.

Pour autant, dès qu'on se recule un peu, ce bâtiment ne gâche pas le paysage : il a été construit en suivant la pente naturelle (sans décaisser pour bâtir à plat). Il en ressort une forêt de piliers de différentes tailles qui semblent juste "déposer" le bâtiment sur la colline.

Il dispose d'ouvertures laissant apercevoir des bribes de la magnifique vue sur la vallée.

Et j'aime l'idée des toits végétaux, qui malheureusement n'ont pas un rendu verdoyant fabuleux après 2 mois de fortes chaleurs.

Jouer avec les perspectives

Une succession de toits végétaux, hélas un peu brûlés après 2 bons mois d'été...

On nous a bien précisé que la visite vaut vraiment le coup et que l'intérieur est bien différent de l'aspect froid et austère de l'extérieur, il y a des touches de couleurs savamment disposées (bleu, rouge, vert et jaune, les couleurs qu'affectionne Le Corbusier).

Et il ne faut pas manquer les très beaux jeux de lumières colorés dans la chapelle qui semble complètement aveugle de l'extérieur...

La visite de l'extérieur est libre mais celle de l'intérieur se fait uniquement avec un guide, elle dure 1h30 et est conseillée dès 5 ans par le Balado Rhône-Alpes.

Et vous, vous avez déjà visité une réalisation de Le Corbusier ?