Un week-end en famille... cynique et sanglant !

Un week-end en famille... quelle livre cynique et sanglant ! Pourtant, l'illustration de la couverture annonçait la couleur, cela aurait dû m'alerter.

Mais quand j'ai lu la 4^e de couv', j'ai naïvement pensé que j'allais passer un bon moment à me poiler, dans le genre du film "Mon beau-père et moi" :

" Faire la connaissance de ses beaux-parents n'est jamais chose facile. Surtout s'ils habitent en Samouse, région que le jeune marié va apprendre à connaître le temps d'un week-end interminable.

Dès le vendredi soir, il lui est évident que cela se passera mal. Mais jusqu'à quel point ?

Et l'impulsivité dont il fera preuve est-elle due à son état psychologique déjà bien dégradé ou à la rencontre de plein fouet avec cette diabolique région ?

Son objectif de départ -limiter les dégâts- finira par faire place à une exaltation mystique qui culminera le dimanche, jour du Seigneur."

Certes, il y a quelques passages truculents, cyniques mais tellement vrais.

Celui d'Ikéa par exemple :

"Pour se rabibocher avec sa femme, il y a une solution irrécusable : l'emmener chez Ikéa. A la vue de ces quatre lettres scandinaves fichées là-haut, très haut dans le ciel, dominant définitivement les cathédrales, Auréalie se dressa convulsivement, se libérant avec enthousiasme de sa ceinture de sécurité. Elle ne fut qu'un cri :

- Ikea ! Ikea !

Je répliquai "Ikea ! Ikea !" et entamai l'ultime rond-point avec un sourire de vainqueur. Nous psalmodions de concert les invocations des dieux de notre temps :

- Bibliothèque Billy ! Canapés Kramsfors et Ektorp ! Coussin-fauteuil Hejka ! Lampadaire Rutbo ! Table basse Leksvik ! Etagère Lack !

J'étais extatique, je comprenais la joie des barbares dévastant Rome.

(...)

La direction du magasin avait opté pour une organisation du type marathon de New York. Les coureurs -ou clients dans le cas d'espèce- étaient séparés des rayons par un fil en tissu traversant le couloir d'accès.

(...)
C'était beaucoup mieux qu'au musée. Ici on pouvait toucher."

Ou le passage sur le commercial, vendeur de maison :

On retrouvait cette "poire pour la soif" à différents endroits inattendus. Grégory semblait beaucoup aimer cette expression. Je me demandais où est-ce qu'il avait bien pu la pêcher. Sûrement pas dans un livre. Peut-être à une séance de formation de commerciaux ? "Bonjour messieurs. Le thème de ce matin sera : comment enfumer le client à l'aide de dix expressions clés."

J'ai apprécié les textes bien écrits, l'humour et le suspens ménagés. Mais sans dévoiler la fin, le tournant sanglant et dément de l'histoire m'a finalement mise mal à l'aise et laissé un petit goût amer sur la nature humaine.

Et puisque dans le cadre de ma participation au match de rentrée littéraire organisé par PriceMinister, il faut noter l'ouvrage, je conclurais par un 13/20 pour Un Week-end en famille de François Marchand.

Et vous, vous avez passé un bon week-end en famille ? (un peu moins sanglant j'espère !)