Maman à Lyon - Activités enfant et ados
20 Novembre 2014
Je viens de terminer la 414e page de Peine Perdue d'Olivier Adam avec le sentiment paradoxal d'avoir lu un roman d'une grande qualité dont le sujet n'est néanmoins pas fait pour moi (trop réaliste, trop dur, trop déprimant). Mais en premier j'ai vraiment envie de saluer l'auteur pour son écriture originale, moderne, sa manière si juste de raconter des tranches de vie.
Dans Peine perdue, même si l'histoire gravite autour du personnage principal Antoine, un footballer amateur, star locale aux pieds d'or mais à l'instabilité notoire, chaque personnage a toute son importance : d'ailleurs quasiment chacun a son chapitre.
Et l'auteur ne nous raconte pas l'histoire. C'est à travers le prisme de chaque personnage qu'on comprend la progression de l'histoire.
Et au passage, on entre dans la vie de chacun, on comprend ses joies, ses peines, ses aspirations, ses rêves perdus, ses occasions râtées, ses démons...
Jeune ou vieux, marié ou pas, avec enfant ou sans... Ces personnages qui se côtoient et s'imbriquent dans l'histoire ont chacun des difficultés avec la vie : le grand-père qui n'arrive pas à accepter qu'il vieillit, la femme qui constate la fracture et le silence dans son couple, le petit trafiquant qui malgré une réussite insolente s'inquiète de ne pas pouvoir agrandir son petit empire, la jeune mère peu assurée avec son bébé...
Toutes ces tranches de vie se déroulent dans l'atmosphère bien particulière d'une station balnéaire de la Côté d'Azur hors saison, une ambiance qu'on a du mal à imaginer en tant que touriste estivant, tant elle est différente de l'agitation de l'été. Et pourtant la Côte d'Azur l'hiver c'est bien cela, une impression de ville abandonnée avec tous les cafés de plage fermés et parfois d'impressionnants coups de mer où la Méditerranée se déchaîne. Ajoutez-y en plus un soupçon de trafic et de corruption et le tableau est complet.
Personnages, décors, tout est criant de vérité et ça rend ce livre magistral.
Cette manière d'écrire tantôt des phrases courtes sans verbe ni ponctuation, tantôt de grandes phrases bien construites participe à l'impression de tourment qui hante les personnages. Il n'y a pas vraiment de suspens qui tienne en haleine, mais le lecteur est captivé de manière plus profonde encore. Car même si j'applaudis l'écriture de ce livre, ce n'est définitivement pas le genre de lecture qu'il me faut. Les deux simples mots tous simples mais sombres du titre auraient dû m'alerter. Ce roman est bien trop déprimant à mon goût et la chute inattendue de la fin a réussi à me donner le cafard. Je sais bien que la vie n'est pas faite des Happy End hollywoodiens, mais parfois ça fait du bien d'y croire ou d'en avoir l'espoir...
Cela m'a en tous cas donné l'envie de découvrir d'autres romans de cet auteur talentueux.
Et vous, vous avez déjà lu Olivier Adam ?
Ma chronique pour la 5e édition des Matchs de la rentrée littéraire PriceMinister-Rakuten
que je remercie pour cette belle découverte !
Blog d'une maman de 3 enfants à Lyon (la Miss 18 ans, l'ado 16 ans et P'tit Lucky 12 ans). Nos bons plans de parents : idées de sorties, jeux, activités créatives, voyages... En général, j'accumule les pas-de-bol d'où le titre de ce blog... pour conjurer le sort !
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