Elle est partie pour toujours...

Décidément, les épreuves se succèdent.

C'est l'apprentissage de la vie, diront certains.

Mais zut, à 5 ans, on n'a pas envie qu'ils pensent à cela.

A la rentrée de septembre, une camarade de classe de ma fille a dû être hospitalisée.

Pendant de longs mois, les copains de classe lui ont régulièrement fait des dessins, la maîtresse a organisé une collecte pour lui acheter de nouveaux jouets pour passer le temps à l'hôpital. Bref, toute la classe était mobilisée pour soutenir leur petite camarade.

Ma puce a souvent voulu lire ce livre : L'hôpital

Je l'ai pris comme un livre "médiateur" pour parler de ce que vivait sa petite copine. On essayait surtout de voir le positif : les clowns qui venaient la distraire...

Soudain, l'horrible nouvelle est tombée. Je ne m'y attendais pas.

Une collecte a été organisée pour l'enterrement, pour apporter du soutien à la famille.

J'ai essayé d'expliquer la chose à ma fille en douceur : "Elle ne reviendra pas, elle est partie pour toujours..."

Mais évidemment elle n'a pas compris ces métaphores de "grand". Il a donc fallu que j'utilise ce mot que nous n'aimons pas : la mort, pour que ce soit clair...

Elle a encaissé le coup, s'est appliquée pour faire le plus beau des dessins de sa carrière d'artiste en herbe pourtant bien remplie. Je crois que c'était une manière de montrer son attachement à sa petite copine...

Et puis, il y a eu ce flot de questions bouleversantes :

"Pourquoi il y a des maladies dont on ne guérit pas ?"

et là, j'ai vu le mythe du docteur qui guérit, cette confiance qu'on peut toujours soigner les gens tomber... Une inquiétude apparaître, ça pourrait donc tous nous arriver ? Car l'an dernier, rien ne distinguait sa petite copine de ses autres camarades...

"Pourquoi il y a des enfants qui ont des maladies très graves ?"

avec un sentiment d'injustice... Si la mort n'est jamais facile à accepter, les enfants arrivent à comprendre que c'est dans l'ordre des choses quand on devient très vieux et qu'on a bien profité de la vie, un peu comme une fleur qui se fâne après s'être bien épanouie. Mais là, c'est un petit bouton qui est parti...

C'est mon "boulot" de maman d'y répondre, mais c'est dur...