Aurais-je dû le faire rentrer à l'école à 2 ans et demi ?

Les p'tits loups ont tous eu la chance d'aller dans une super crèche collective. Du coup je n'étais ni pressée, ni inquiète de leur rentrée à l'école qu'ils ont faite à 3 ans révolus.

Et pourtant même s'ils étaient habitués à la collectivité, ce n'a pas été aussi simple que je m'y attendais. Ils sont passés d'un univers où ils faisaient de génialissimes activités (leur crèche est tip top) et étaient chouchoutés à un univers où ils faisaient plein d'activités sans être chouchoutés, classe surchargée oblige. D'un univers où il y avait un temps d'accueil personnalisé et un compte-rendu de la journée à un univers où l'arrivée et le départ sont plus anonymes du fait de l'effectif.

Ne parlons pas de la cantine surveillée par des encadrants trop peu nombreux et trop peu formés, de la couchette dans de grands dortoirs où évidemment on multiplie les occasions de se faire réveiller et du problème des 16 semaines de vacances pour les parents qui bossent.

Si on ajoute à cela, l'expérience des copines qui avaient fait entrer leur enfants en toute petite section pour finalement qu'ils fassent 2 fois la petite section, je n'étais vraiment pas pressée de mettre mon P'tit Lucky à l'école avant 3 ans.

On m'a souvent posé la question d'une rentrée précoce et on était assez sûrs de notre choix. Et pourtant, on arrive maintenant en décembre et je sais qu'en janvier plein d'enfants feront leur rentrée. Et je vois comment mon P'tit Lucky, 2 ans et 5 mois, parle bien avec des phrases construites, il arrive à exprimer des idées complexes. Je vois comment il a "dompté" toutes les couleurs et les premiers dénombrements en quelques jours seulement. J'entends les retours du personnel de la crèche sur sa capacité de concentration très longue sur les activités, les histoires : "s'ils étaient tous comme lui, ça serait un bonheur".

Et même si une rentrée maintenant paraît totalement impossible vu qu'aucune démarche n'a été faite en ce sens, je m'interroge un peu. D'un autre côté je le vois encore si attaché à ses doudoux, si content d'être câliné, lui qui demande parfois qu'on lui écrive "maman" sur la main pour tenir jusqu'aux retrouvailles du soir. Alors oui, je continue à croire qu'on a raison de le laisser dans cet univers cocoonné, mais comme tous les parents, je ne peux m'empêcher parfois de douter...