Au Palais idéal du Facteur Cheval

Dans les sorties à faire autour de Lyon, j'avais depuis longtemps repéré le Palais idéal du Facteur Cheval mais sans avoir vraiment très envie d'y aller. Trop loin (1h de Lyon). Trop cher (c'est toujours le même problème dès qu'on est 5). Trop moche (oui je ne devrais peut-être pas le dire mais ce n'est pas dans mes critères esthétiques).

Et puis j'ai vu le tarif réduit exceptionnel fait pour les Journées Européennes du Patrimoine, ma curiosité l'emportant, je me suis dit : "c'est l'occasion ou jamais". Et je dois dire qu'on a bien fait.

J'ai d'abord été surprise par la taille de la réalisation qu'on n'imagine pas toujours bien d'après les photos.

Ensuite, même si cette merveille de l'art naïf classée Monument Historique n'est pas à mon goût, j'ai vite été admirative de la multitude de détails.

D'ailleurs le quizz enfants, qui a passionné les p'tits loups (et même BBLucky !), nous a bien aidé à les observer.

J'ai admiré le talent, la persévérance, l'ouverture d'esprit et l'intelligence de cet autodidacte, facteur piéton (c'était en 1879) qui marchait une trentaine de kilomètres chaque jour pour accomplir sa tournée.

Un jour en butant sur une pierre magnifique, celle ci-dessus, il a décidé de construire ce palais en se servant de ce qu'il trouvait dans la nature. L'oeuvre qu'on contemple aujourd'hui lui a pris 20 ans de travail acharné.

Tous les jours pendant sa tournée, il repérait les jolies pierres et les mettait sur le côté de la route. Une fois sa tournée achevée, il revenait sur ses pas avec une brouette les récupérer puis façonnait avec ces pierres et de la chaux les sculptures de son palais. Quant aux coquillages, il se les faisait envoyer par la poste par un cousin marseillais !

C'est assez fascinant comme quelqu'un de "pas instruit" a pu se nourrir de tout ce qu'il côtoyait, notamment les magazines qu'il distribuait, pour l'intégrer à son palais. Et 100 ans plus tard, on se demande pourquoi il a choisi, dans ses trois géants emblématiques, de mettre Archimède aux côtés de César et Vercingétorix.

Si l'extérieur est une mine de découvertes, avec un grand jardin arboré très sympa pour des enfants qui ont besoin de se dépenser un peu, j'ai encore plus été subjuguée par le dédale intérieur, très étroit.

On y trouve des phrases de l'artiste à portée philosophique, qui ne laissent pas indifférent.

Et il s'en dégage une atmosphère invitant à la poésie, à la contemplation (bon pour les enfants c'est surtout un super terrain de cache-cache !).

En plus de cette oeuvre stupéfiante, on découvre, sur les panneaux tout autour, une exposition passionnante et facile d'accès sur l'Art Brut.

Une visite effectivement à ne pas manquer ! (il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, n'est-ce-pas ?!).