Visiter la Cité de la gastronomie de Lyon avec des enfants

J'attendais avec impatience l'ouverture de la Cité de la Gastronomie à Lyon et c'est finalement 3 mois après son ouverture que nous avons enfin trouvé un créneau pour la visiter en famille avec nos 3 enfants de 8,12 et 14 ans.

Et je dois dire que nous avons tous adoré nos deux heures et demie passées dans ce lieu classé chargé d'histoire et magnifiquement restauré, consacré à la gastronomie.

Un nouveau lieu culturel que nous avons trouvé à la fois beau, éducatif et ludique, et aussi sympa pour les petits que pour les grands !

C'est en effet dans la partie la plus ancienne du Grand Hôtel-Dieu que se tient la Cité de la gastronomie. Rien que pour cela, pour moi, ça vaut le coup d'y aller au moins une fois pour admirer la beauté des lieux magnifiquement rénovés et mis en valeur.

J'ai eu le coup de coeur pour le magnifique grand dôme des Quatre-Rangs avec cette immense sculpture aux 13 cuillères, qui capte le regard dès l'entrée dans l'espace musée.

Pour la petite histoire, le choix des 13 cuillères n'est pas anodin. D'abord, la cuillère sert à la fois à manger et à donner les médicaments, cela fait ainsi référence au passé hospitalier des lieux et elle fait le lien entre alimentation et santé, une thématique développée par la Cité de la Gastronomie.

Ensuite, le chiffre 13 rappelle que l’Hôtel-Dieu connaissait un excellent taux de guérison pour l’époque : 13 patients sur 14 survivaient ! Ceci était notamment dû à l'architecture innovante des lieux avec quatre ailes séparées, évitant la contamination croisée et la propagation des virus, et la présence du dôme qui permettait grâce à son système de ventilation naturelle d'aspirer les miasmes.

Le cadre de ce musée est exceptionnel et une partie est d'ailleurs consacrée à son histoire.

J'ai également eu un énorme coup de coeur pour son extraordinaire apothicairerie en bois magnifiquement restaurée et la grande collection de jolis pots de fayence.

Dans cette partie conçue comme un cabinet de curiosités, on admire de nombreux documents et objets d'époque, comme par exemple cette impressionnante quantité de biberons, rappelant que des milliers de lyonnais sont nés là, jusqu'à il n'y a pas si longtemps (fermeture de la maternité en 2009).

On apprend quantité d'anecdotes sur le passé de l'hôpital : comment les patients étaient anesthésiés avant l'invention de l'anesthésie ou comment que le grand médecin Rabelais fut congédié de l'Hôtel Dieu en raison de son absentéisme, trop occupé à l'édition de ses livres, Gargantua et Pantagruel.

Les enfants ont en particulier beaucoup aimé le petit film de près de 5 minutes qui retrace le quotidien des soeurs à l'époque où l'Hôtel-Dieu était encore un hôpital, projetant des scènes dans l'apothicairerie, juste à côté du magnifique meuble.

Je vous ai parlé en premier de cette partie sur l'histoire du Grand Hôtel-Dieu car je ne m'y attendais pas et nous l'avons adorée, mais logiquement le visiteur commence plutôt son parcours par la partie "Bon appétit !".

On y est accueilli par la figure de Paul Bocuse et de son magnifique piano de cuisson et on découvre l'histoire de la gastronomie lyonnaise, des grands chefs et des mères lyonnaises.

La muséographie est vraiment rigolote et adaptée aux enfants : on peut écouter la mère Brazier passer commande de manière peu commode à ses fournisseurs, sentir le fumet de cuisson, soulever une cloche pour découvrir le cahier de recettes écrit à la main de Bernachon...

Cette partie a beaucoup intéressé mes petits lyonnais, avec quantité de photos et d'anecdotes, leur permettant d'en apprendre davantage sur des noms célèbres qu'ils ont déjà entendus à maintes reprises.

Le fait qu'il n'y ait pas de sens de visite dans cette partie mais qu'on puisse un peu aller librement d'un élément à l'autre m'a paru bien adapté à une visite avec des enfants, qui vont naturellement vers ce qui les intéresse en premier et leur laisse la liberté de bouger.

D'ailleurs, l'espace ne s'arrête pas à la gastronomie lyonnaise puisque les grands chefs de la N7 y sont aussi bien représentés !

Nous avons beaucoup apprécié la salle consacrée à l'alimentation de demain. Confortablement installés dans un canapé, nous nous sommes faits une petite séance télé avec de vieilles publicités pour évoquer les différentes tendances de l'alimentation : les régimes, les substituts de repas, la gourmandise...

Toujours confortablement installés dans des fauteuils et avec un drôle d'écouteur banane, nous avons pu découvrir les contributions vidéos d'experts sur le sujet de l'alimentation du futur.

Aménagé dans les magnifiques salons de l'ancien hôpital de la Charité, c'est un lieu où faire une bonne pause lecture ou vidéo sur une thématique qui nous préoccupe tous : que mangerons-nous demain ?

Nous avons aussi passé un bon moment dans la zone "atlas mondial de la gastronomie" située dans une aile lumineuse mais excentrée (vu le peu de monde, je me suis demandée si les visiteurs ne passaient pas à côté ?).

Assis (détail important pour éviter la fatigue des enfants!), on navigue sur des écrans tactiles, à la découverte des différents produits alimentaires et de toutes les traditions culinaires, passées ou actuelles. Du Festin antique de Cléopâtre au festival gastronomique russe d'aujourd'hui, on découvre les évènements qui agitent la gastronomie mondiale.

Les écrans sont grands, les textes courts et les photos très jolies. C'est une mine d'informations et cela donne envie de tout explorer !

Si Lyon est si souvent citée comme référence de la gastronomie, c'est aussi parce qu'elle est entourée de terroirs réputés pour leurs bons produits locaux : volailles de la Bresse, écrevisses du Bugey, poissons de la Dombes, vins du Beaujolais, fruits, légumes et saucissons des monts du lyonnais, fromages du Dauphiné, marrons glacés d'Ardèche…

Dans cet espace aménagé comme des halles, chaque vendeur (le maraîcher, le poissonnier) présente ses produits et fait participer les visiteurs à un quizz via ses écrans tactiles. On apprend à reconnaître les produits, quel est leur goût, d'où ils viennent.

On peut également sentir certains produits et même cuisiner via des écrans tactiles ! (une expérience qu'on avait déjà adorée faire à l'exposition universelle de Milan).

On termine cette partie de la visite assis autour d'une table à déguster un petit medley de films bien connus avec des repas célèbres. Un petit moment de cinéma très sympa et bien vu dans la ville où le cinéma fut inventé !

Mais le clou de cette visite pour les familles avec enfants est sans nul doute "l'espace Miam miam" ! Ce dimanche matin-là, nous étions de nombreuses familles à nous presser à l'entrée de la Cité de la gastronomie (bon d'accord, il n'y a que les parents de jeunes enfants pour avoir envie d'aller au musée à 10h un dimanche matin !).

Mais depuis son ouverture la Cité de la Gastronomie bénéficie d'un excellent bouche à oreille, pour son étage des enfants, et en particulier pour sa magnifique cuisine en bois avec quantités d'accessoires tous plus mignons les uns que les autres (je n'ai malheureusement pas pu prendre de photos car il y avait vraiment foule en cuisine !).

D'autres activités, notamment avec des écrans qui les attirent tant, attendent les enfants :

• Avec des tablettes en relief, les enfants scannent des éléments de la jolie une maquette pour apprendre comment les aliments vont du champ à l'assiette, puis on leur propose toujours via une tablette de faire les courses puis la cuisine pour préparer une recette.

• Dans une bouche géante, à l'aide de manettes, les enfants aident par leurs réponses une petite fille, Miss Santé, à adopter les bons comportements alimentaires pour être en bonne santé.

• On peut aussi entrer dans un panier géant danser avec des projections de fruits et légumes ou dans une marmite géante sentir l'odeur du plat en préparation, ou encore écouter les explications d'une vache dans une brique de lait géante.

Le lieu est chouette avec de grands poufs boîte de sardines ou de Saint-Marcellin, un grand panier où aller danser avec les fruits et légumes ou une marmite géante dans laquelle on peut humer les bonnes odeurs.

C'est joli et ludique et il y a de quoi y passer un bon moment (au moins 30 minutes, voire des heures !) avec des petits.

Au troisième et dernier étage, nous avons découvert l'exposition temporaire du moment, consacrée à Arcimboldo, plutôt sympa, avec des projections vidéos dans l'esprit des carrières de Lumière (compris dans le billet d'entrée du musée).

Le reste de l'étage est consacré à l'espace dégustation avec une grande cuisine professionnelle, dans laquelle officie une brigade à l’année. Et c'est vrai que dès l'entrée du musée, le menu du jour  accroche l'oeil et qu'en plus, visiter ce musée met particulièrement en appétit !

L'espace dégustation est joliment aménagé et nous aurions été tentés par cette mise en pratique pour nos papilles, avec les explications de chefs puis la dégustation.

Deux choses nous y ont fait renoncer pour cette première fois : le prix pour une famille (12 € / personne soit 60 € à 5) et le fait qu'il faille réserver un horaire précis dès l'entrée. Mais nul doute que l'idée de passer de la théorie à la pratique est drôlement bonne !

Les seuls regrets de notre visite sont l'absence de vestiaires (en cette saison, c'est pénible de se trimballer les manteaux pendant plus 2 heures) et le tarif un peu trop élevé pour que toutes ces connaissances soient accessibles au plus grand nombre.

Le tarif pour l'espace d'exposition seul est de 12 €/adulte et de 8 €/enfant de moins de 16 ans (c'est gratuit pour les moins de 5 ans), il n'y a pas de tarif famille.

Si nous avions voulu également faire la dégustation, il aurait fallu rajouter 12 € / personne (même tarif pour enfant et adulte).

A noter : on ne peut pas faire la dégustation seule, elle est forcément couplée à la visite de l'exposition et il faut réserver son horaire au moment de l'achat des billets (toutes les heures de 11h à 18h les weekends, sessions complémentaires à 19h et 21h les samedis et en semaine : 12h, 13h, 15h et 17h).

Infos détaillées ici.

Le bon point de ce musée, c'est que tout est aussi proposé en anglais, comme l'annonce "l'international" de son nom. Cela permet de le faire facilement découvrir à des visiteurs étrangers (l'accès est d'ailleurs inclus dans la Lyon City Card).

L’entrée se fait par le magnifique cloître, qui servait de jardin médicinal utilisé pour les soins des malades. D'ailleurs, je vous recommande également le jeu de piste gratuit à faire avec les enfants au Grand Hôtel-Dieu !

C'est un nouveau lieu culturel que nous avons beaucoup apprécié, je ne peux que vous encourager à y aller et à prévoir suffisamment de temps pour prêter attention à chaque détail !