La confrérie des louves, le polar coup de coeur !

Lisez-le ! Si vous êtes amateur de polar, voilà ce que j'ai envie de vous dire au sujet de La Confrérie des Louves, le premier roman de Florence Rhodes aux Editions du Caïman.

C'est typiquement le genre de livre que j'aime découvrir. Il n'est pas en tête des rayons dans toutes les librairies et pourtant il le mériterait largement (le prix du premier roman policier Dora-Suarez lui a d'ailleurs été décerné). J'ai passé un excellent moment de lecture tant grâce à l'écriture ciselée, énergique et un peu pince sans rire que grâce à la galerie de personnages tous plus complexes les uns que les autres. Sans parler de l'intrigue trépidante qui nous tient en haleine tout au long du livre.

Quatre amies d'enfance aux personnalités très différentes, Maud, Clara, Denise et Clémence, se réunissent un soir de janvier pour un dîner entre filles. Rien d'inhabituel, si ce n'est que ce soir-là, un témoin l'atteste, l'une d'elles vient d'assassiner le mari de Denise, le bel Edouard Schaeffer, un homme aussi charmant que vénéneux. Au moment où ses propres squelettes sont délogés de leur placard, le commandant Hamelin dispose de moins d'une semaine pour découvrir laquelle de ces quatre femmes, qui avaient toutes une bonne raison de tuer Schaeffer, est passée à l'acte et quel secret du passé lie à jamais ses suspectes. Composé de sept chapitres correspondant chacun à un jour d'une semaine effrénée, La Confrérie des louves se situe au croisement du roman à énigme et du polar noir contemporain.

L'énigme se déroule dans un Paris contemporain (le commandant évoque son futur déménagement du 36 Quai des Orfèvres) et autour de la résolution de ce crime, en une semaine seulement, de nombreux drames humains et psychologiques se révèlent au fil des pages, abordant ainsi différents sujets intéressants : les relations de couple, la difficulté à être mère, à se sentir mère, la résilience, les traumatismes de l'enfance, la place des amies...

Ces histoires périphériques ajoutent sans cesse du piment à l'énigme principale, nous donnant ainsi du fil à retordre pour trouver le coupable (d'ailleurs, j'avoue, je n'avais pas trouvé, et j'aime quand l'auteure arrive ainsi à me surprendre jusqu'au bout).

Ce que j'ai trouvé passionnant dans l'histoire c'est que d'entrée de jeu on comprend que les 4 amies qui composent la confrérie des louves ont toutes une bonne raison d'avoir tué le mari de Denise, et pendant plus de la moitié du livre, on essaie de comprendre quel est leur grief envers cet Edouard aussi charmant que détestable. Qu'est-ce qui aurait pu motiver Denise, l'épouse dévouée, Clara, la femme fatale, Clémence, l'artiste ou Maud, la cérébrale à agir ainsi ?

Extrait :

— Vous écoutez ce que je vous dis ? C’était le mari d’une amie ! Vous couchez avec les amies de votre femme, vous ?
— D’une part, ça ne vous regarde pas. Ensuite, vous n’avez pas répondu à la question. Alors si vous ne voulez pas que cet entretien prenne la journée, va falloir laisser tomber vos numéros de petite fille perdue, de femme fatale, et tant qu’on y est, de vierge offensée, parce qu’on n’a pas que ça à faire.

Même si le rythme incroyable est l'une des qualités indéniables de le livre, les évènements de la fin s'enchaînent un peu trop rapidement à mon goût, alors que j'avais tant aimé toutes les pages précédentes où on nageait dans le brouillard, avec des révélations distillées au compte goutte. Mais c'est vraiment le seul défaut mineur que je trouve à cette longue et savoureuse lecture qui a réjoui l'amatrice de polar que je suis !

Et lorsqu'on a fini le livre, on a bien du mal à se détacher des personnages, autant du côté des suspects que du côté du commandant Hamelin et de son équipe de choc. J'espère qu'il y aura un 2ème volet de leurs aventures !

Et vous, fans de polar ?

livre reçu en service de presse